Ma vie a pas vraiment changé depuis ton départ. Je fais les mêmes choses, j’ai toujours la même job, les mêmes routines.
La seul choses qui a changé c’est que tu n’est plus la.
Comme si tu était partie en voyage dans les années 80 et que nous avions pas de moyen de communication autre que les lettres, car le téléphone coûte trop chère.
Je peux t’écrire…
Ça va être un esti de grand voyage en tout cas.
Un voyage duquel tu reviendra pas.
J’espère que tu sera bien, que tu fera des découvertes, que tu rira et sera entouré de gens bienveillants.
Je sais pas encore comment je vais m’habituer à ton absence.
J’imagine qu’on s’habitue jamais vraiment.
Ma priorité dans ma vie a toujours été toi et ton frère. Les deux personnes que j’aime le plus au monde. C’est vraiment difficile dans mon cœur et dans mon âme que tu sois parti.
Je vais continuer ma route sans ta présence.
J’ai été choyé de t’avoir accompagné dans ta vie et d’avoir un être aussi lumineux à mes côtés.
Un jour j’imagine qu’on va être réuni à nouveau… j’aimerais ça en tout cas.
ouf…je pleure en lisant ces mots aussi…Tu nommes une grande vérité. La vie change mais le quotidien nous pousse vers une normalité qui n’existe plus. Je suis un peu jaloux de tes bon mots et souvenir envers ton fils moi j’ai l’impression qu’on se chicanait toujours vers la fin et j’en souffre en silence…lache pas je ne dirai pas que le meilleur est a venir car ce n’est pas vrai….mais oui la vie continu et sera encore belle…moins le morceau que tu as perdu. Ca na remplace pas…reste tes beaux souvenirs…chéries les!!!
@Pere_en_deuil
L’on sent tout le poids de ta perte comme une tonne de briques qui s’abat soudainement sur nous… L’on est enseveli, l’on a de la difficulté à respirer, l’on croit que l’on va mourir également suite à ce cataclysme. Tu as raison lorsque tu dis que l’on continue notre vie comme avant, même job, même routine, l’on tient la route pour rassurer tout le monde que l’on n’est pas en train de crouler sous le poids de ce que l’on vit, on laisse l’impression à tous et à nous même que l’on est fort et que l’on prend nos responsabilités de grandes personnes afin de ne laisser personne dans la «chnoutte».
Tant et aussi longtemps que tu es capable de tenir le fort et que tu es bien avec tes choix, si c’est rassurant, garde le cap. Mais il est possible qu’à un moment donné lors de ton parcours tu t’aperçoives que tu sois fatigué mentalement, que tu as de la difficulté à garder le rythme de cette vie qui file à toute allure, sois en conscient et lors des premiers signes, écoute ces signes et change le cap de ta barque. Si cela t’arrive, prends le temps de ralentir et de faire une mise au point sur ce que tu ressens et pointe ta barque sur un autre cap…
Effectivement l’on doit apprendre à continuer nos vies sans leur présence, c’est très lourd et difficile à accepter, l’on s’accroche aux souvenirs du voyage lorsqu’ils étaient à nos côtés, de leur présence parmi nous tout en sachant qu’ils nous ont quittés à tout jamais à la fin de leur voyage. Le poids de cette absence est colossal à vivre, il faut savoir s’y adapter selon vent et marée… Courage
Il arrive des moments dans une journée que j’oublie que mon fils est décédé…
Je n’ai plus mal, je rie, je suis concentré, je vaque à des activités quelconques et je vais juste bien.
Un rien me ramène à son décès.
Mais j’ai des moments de légèreté…
Ça vous arrive?
Mais oui c’est certain! Ce sont des moments doux où l’on se reconstruit, des moments qui nous donnent de l’espoir, des moments qui nous aident à garder le moral, l’on sourit et l’on se dit je crois que je vais m’en sortir malgré tout. Il ne faut pas se faire d’illusions, l’on remettra un genou ou tous les deux au sol à un moment car l’on devra composer avec la souffrance de l’abandon, de la déchirure de leur départ mais en principe, avec le temps il y a une diminution de ces épisodes de douleur et beaucoup plus de moment de légèreté et de bonheur. Accueillons ces beaux moments et savourons les pleinement, c’est du ressourcement de l’âme. Bonne journée!
Les moments de grâce dans lesquels nous accompagnent le sentiment d’être plus léger et d’aller bien sont très rassurants, et en même temps il se pourrait que le questionnement sur leur légitimité soit présent. Certaines personnes endeuillées par suicide peuvent effectivement se demander: est-ce que c’est normal d’aller bien? Est-ce que j’ai le droit?
Absolument! Tout est valide dans ce que vous vivez, puisque c’est ce que vous faites de mieux avec qui vous êtes, avec votre résilience, vos émotions, votre environnement et vos ressources internes. Bravo d’accueillir ces moments de joie, de oui, demeurer conscients qu’ils peuvent n’être que passagers, mais aussi de croire qu’ils peuvent devenir de plus en plus fréquents, sans que vous ne deviez absolument vous sentir coupable de ressentir de la joie ou bien de penser que vous pourriez les faire durer.
C’est ce qui est beau, dans tout ça: l’accueil de ce qui vient au moment présent, au quotidien: la présence de difficultés ET de moments plus heureux, comme formant les perles d’un collier coloré.
@Pere_en_deuil Je vais répondre a la question crue sous jacente que tu te pose et que je me suis posé aussi au début. Est-ce que ca fait de toi un père ignoble parce que tu l’oubli et que tu as des moments de légèreté et de bonheur? Parce que c’est ca la vrai question. Et le remords qui l’accompagne quand un rien te ramène. Je te rassure tout de suite c’est NON avec les plus grosse lettre que tu peux avoir. Oui perdre un enfant par suicide est probablement la chose la plus…je cherche le mot…difficile,dégeulasse…complètement debile mental? Il n’y a pas de qualificatif approprié. Ca te ramène a te regarder dans le miroir…le vrai…celui qui ne ment pas. Celui qui te juge et te trouve manquant. Mais au final ce n’était pas notre choix. C’était le leur. Donc oui des moments de joie et de légèreté vont arrivé. Pas beaucoup au début mais ca va venir avec la réalisation. Que nous n’avons pas choisi cette fin. Oui j’aurais DU et FAIRE 1000 choses différentes. Mais cette fin la je l’ai pas choisi. Je l’ai subi. Et je ne lui en veux pas. Même si c’est moi qui a eu le dernier bout de chemin avec lui seule dans le bois. Faque quand moi aussi j’ai des moments de légèreté et de bonheur je les savoure comme un bon vin. Ca balance les nuages noirs qui surviennent sans crier gare…. lâche pas je suis avec toi et vous tous
