Je suis en deuil de mon conjoint qui a décidé d’en finir avec la vie. J’ai retrouvé mon conjoint et j’étais avec mon garçon. Mon garçon n’a rien vu mais il a entendu ma détresse. L’événement c’est passé il y a déjà un ans et bientôt 2 mois. J’en reviens toujours pas. J’ai l’impression qu’il reviendra me dire: allo je suis de retour… mais non…il ne revient jamais.
Ce qui est difficile, c’est que je ne saurai jamais le pourquoi du pourquoi….qu’est-ce que j’ai fait pour qu’il nous abandonne…. Lui qui aimait tellement la vie et nous ça famille. Nous étions ensemble depuis 21 ans avec deux beaux ados.
Je m’ennuie de lui….
Je suis dans un tourbillon qui est moins intense qu’avant mais toujours présent.
Mes enfants sont adorables. Nous vivons cette peine ensemble et nous sommes unis.
Merci beaucoup pour ce groupe. Il n’y a pas beaucoup de soutien pour les gens endeuillés par suicide ou par accident tragique. Nous avons tellement de traumatismes que nous vivons et des émotions tellement intenses. Il y a aussi les jugements encore existant auprès des gens qui se suicide ou de leur entourage.
Bienvenue parmi vous, @Lapie .
Le tourbillon dans lequel vous êtes est légitime et valide et nous vous souhaitons des moments de douceur au quotidien. Souvent, l’apaisement peut venir par petits moments simples, notamment en étant bien entourée comme vous semblez l’être. Malheureusement, les réponses ne viendront peut-être jamais et c’est pourquoi le soutien est essentiel. Vivre ce tourbillon d’émotions avec vos enfants, dans l’unicité, c’est tellement précieux. Pour eux comme pour vous. Parler et être présent l’un pour l’autre est une des façons de rendre l’insupposrtable un peu plus supportable. De se rappeler que des solutions existent et qu’ensemble on est souvent plus fort. De se rétablir, un petit jour à la fois.
Nous sommes heureux de répondre à un besoin pour les endeuillés du suicide en permettant cet espace d’échange et de compréhension. Plus les gens parleront du suicide et de ses contrecoups pour ceux qui restent, mieux les gens comprendront et moins le sujet sera cible de jugements. De nombreux mythes existent encore, en effet, c’est pourquoi nous encourageons tous ceux qui connaissent ou vivent cette réalité de parler. Pour démystifier, pour se faire du bien.
Votre témoignage me touche. Moi aussi, je suis en deuil de mon conjoint. Il s’est enlevé la vie le 31 janvier 2023. C’est moi qui l’a trouvé. Nous étions ensemble depuis presque 30 ans (le 29 août on aurait fêté nos 30 ans d’union), il était père de deux beaux grands ados, aimé de ses amis, impliqué dans le hockey, une famille unie. C’est l’incompréhension. Tout comme vous, j’ai encore l’impression qu’il va revenir et que notre vie redeviendra comme elle était avant le drame. Mais, il ne revient pas.
C’est très difficile à vivre, je dois rester forte pour mes garçons, mais je suis constamment inquiète. J’ai peur que mes garçons fassent la même chose.
Je lis les messages fréquemment sur ce groupe, je me sens moins seule. Même si j’ai un grand cercle d’amis/es, j’ai quand même l’impression d’être seule. J’ai peur du jugement des autres, je me sens coupable d’avoir du plaisir avec mes amies.
Jamais je n’aurais pensé que ma vie était pour changer de cette façon.
Tu n’as rien fait pour que ton conjoint ‹ t’abandonne ›, il souffrait et la seule façon qu’il a trouvé pour arrêter de souffrir, tristement, c’était de mourir. Mon fils avait 20 ans lorsqu’il est mort par suicide. On ne diagnostique pas assez tôt les problèmes de santé mentale au Québec*. Donc, pas assez de dépistage précoce, encore trop de stigmatisation, pas assez d’information au public en général pour les informer des problèmes pouvant affecter le cerveau (le mental), et difficile d’avoir des soins rapidement et de qualité. Si le gouvernement ferait un effort pour diminuer le nombre de morts par suicide au Québec, on pourrait presqu’atteindre le zéro suicide*. Avec des campagnes de sensibilisation, de nouvelles lois etc…le nombre de morts sur nos routes ont diminué de 85%, passant de 2200 à 350 décès par année*.
Il est vrai que de trop nombreux décès ont lieu par suicide. Vous relevez l’importance pour tous de contribuer aux efforts d’amélioration du bien-être et de la santé mentale de la population. Le suicide s’insère dans un contexte social, en touchant les communautés et la société en général; nous sommes tous concernés.
Il est possible d’aider une personne suicidaire, même si on n’est pas un professionnel de la santé: en ouvrant le dialogue, en s’exerçant à reconnaître les signes avant-coureurs et en l’aidant à trouver des solutions satisfaisantes pour elle.
Le suicide est un phénomène complexe et multifactoriel. La personne en détresse croit qu’elle n’a pas les outils pour s’en sortir, qu’elle est dans une impasse et que son état est permanent. C’est pourquoi il est important de l’aider à changer sa perception d’impuissance.
Toustes les intervenant.e.s et associations croient en la diminution du taux de suicide. Le Québec est de plus en plus proactif en prévention du suicide, en innovant dans les stratégies en santé publique pour la santé mentale. Nous vous invitons d’ailleurs, si cela vous intéresse, à lire à propos de la stratégie nationale en prévention du suicide, publiée en 2022. Vous constaterez les avancées en déploiement et développement de nombreuses plateformes d’entraide de l’AQPS, comme celle qui nous concerne, deuilparsuicide.ca, de même que suicide.ca.
N’hésitez pas à vous engager dans la cause si cela vous interpelle, il y a toujours de la place pour ceux qui souhaitent contribuer.
Ton témoignage m’a frappé droit au coeur car nous avons tant de similarité dans notre histoire. Je suis également en deuil de mon conjoint qui s’est enlevé la vie en Novembre 2022. C’est moi qui l’ai trouvé tout comme toi. Nous venions de passer la marque du 30 ans d’union en Août 2022 et j’en étais bien fière de cette union que je désirais qu’elle perdure pour un autre 30 années minimum! Nous aurions fait un si beau couple de seniors!
Mon conjoint était un amoureux et conjoint attentionné, un père si présent et aimant pour notre fille de 23 ans au moment de son décès. Elle et lui étaient presque fusionnels, tant d’amour et de complicité les unissaient! Il était aussi aimé de tous, la famille, les collègues de travail et les nombreux amis. Pour nous tous ce fut la consternation et l’incompréhension la plus totale suivant son geste. Nous n’avons rien venu venir, moi la première… Ça fait si mal, si douloureux ce départ inattendu. Malheureusement ceux qui restent doivent composer avec ce deuil de l’être tant aimé, c’est un travail colossal mais après 10 mois et demi je sens un certain apaisement de la douleur et une acceptation envers ma nouvelle vie en solo.
Je vous en souhaite tout autant, bon courage à surmonter ce deuil.
Le pere de mon fils c’est suicider il y a maintenant 20 ans… Je comprends votre desarroi egalement… Mon fils avait 17 mois quand c’est arriver et moi j’en avais 28 … J’ai et je reste avec cette meme peur que vous avez celle qu’un jour mon fills decide de faire la meme chose que son pere si un jour il vie des moments difficile et n’y vois pas d’issus … Mais on en a deja souvent parler que ce n’est pas une solution et qu’il faut aller chercher l’aide… Je vous souhaite la paix a vous madame et profiter de la vie avec vos beaux enfants ils nous sont si precieux