Plusieurs première fois sans mon fils se produisent chaque jour.
Aujourd’hui a été une grosse première fois car nous avions l’habitude de faire de l’entretien mécanique ensemble.
On jasait de tout et de rien, de mécanique, de la vie, on riait, on se taquinait, souvent nous allions manger ensemble après ou prenions une bière au soleil entourer des arbres de notre maison.
Aujourd’hui j’ai fais la même chose, mais sans lui, seul avec son frère ( jumeau). J’ai du sortir du garage pour aller pleurer accoter sur un arbre tellement c’était douloureux.
Je pleure en vous écrivant ces quelques lignes, les premières fois ça fait très mal.
Je suis de tout coeur avec vous. Samedi sera la mise en terre de mon frère et je redoute ce moment. Je dors beaucoup, mon appétit est perturbé et je pleure souvent. J’ai rêvé à mon frère cette nuit. Nous essayons, impuissants, de le convaincre de ne pas s’enlever la vie. Quel choc au réveil. 4 mois plus tard, je suis moins dans une sensation de flottement qu’un réel amer et troublant. Quel legs horrible qu’un suicide dans une famille. Mon conjoint me disait l’autre jour que mon frère est libéré maintenant et ne souffre plus. J’essaie de ne pas juger son geste. Par amour pour mon frère. Mais j’aurais aimé qu’il se libère de sa souffrance autrement…
Bonjour Rachel,
Merci de votre partage.
Le leg dans la famille sera ce qu’on en fera. Oui c’est un suicide, mais j’aimerais qu’on puisse transformer ce leg en quelque chose de transformateur, comme un réveil à mieux gérer ses émotions, à parler et à demander de l’aide.
Plutôt que vivre de façon indépendante, nous pourrions prendre exemple de cet acte ( complètement horrible j’en conviens) pour enseigner dans la famille l’interdépendance, la bienveillance et l’écoute.
Oui, vous avez raison. Ce qui fait mal dans cette situation - au-delà de la perte en elle-même, c’est le sentiment d’avoir échappé quelque chose, alors que nous avons tout fait pour aider mon frère - qui lui ne voulait pas se faire aider. J’admire votre résilience et votre vision de la vie. Vous m’inspirez. Continuez à vivre vos émotions et je vous espère bien entouré, vous ainsi que vos proches.
Merci de votre support Rachel.
Je me permet de vous dire que vous n’avez rien échapper, vous le dites vous même que vous avez tout fait. Ce choix de partir n’est pas le votre.
Son choix est le sien.
Mon fils a fait un très mauvais choix, ce n’est pas mon choix, c’est le sien.
Je ne suis pas responsable de son choix.
Je pense qu’une des clés pour commencer à se sentir mieux est de réorienter nos pensez intrusives de culpabilité vers les choix.
Et ensuite la réponse viens d’elle même, peut importe ce qui s’est passé, les actions que nous avons faites, en bout de ligne, ce n’est pas moi choix, et je dois accepté cet état de fait.
Il reste la tristesse de la perte qui sera là pour toujours…
Vos échanges sont inspirants. Merci de prendre le temps de partager ici ce que vous vivez.
Il peut être aidant de se rappeler que le suicide n’est pas un choix, ni une décision. Le suicide, c’est plutôt l’absence d’un choix. En effet, quand on décide de quelque chose, on pèse le pour et le contre. La personne qui souffre au point de penser au suicide n’arrive plus à faire cette balance-là. Sa souffrance l’empêche de prendre une décision ou de faire un choix.
Le sentiment de culpabilité que vous pouvez ressentir est totalement valide. Plusieurs personnes revoient ce qu’ils ont dit ou omis de dire, pour essayer de comprendre le geste. Néanmoins, cela ne permet malheureusement pas d’obtenir toutes les réponses, puisque d’autres facteurs peuvent avoir été en jeu. Le suicide est multifactoriel.
Je pense qu’il peut être doux de se le redire, en toute bienveillance.
Stéphanie
Équipe de modération
Merci Stéphanie de recarder nos discussions.
Cela m’aide énormément à cheminer.
La saison des pneus d’hiver approche et c’est habituellement le moment où on s’active chez moi à la préparation des pneus d’hiver pour les voitures.
On vérifie si tout est en ordre, on sort les pneus de l’entrepôt, inspection, nettoyage, jasette, éclat de rires, un café par ici, un dîner par là, nous avons plusieurs voitures et plusieurs amis que nous aidons.
C’est des moments privilégiés d’automne et de printemps que j’ai avec mes gars depuis plusieurs années maintenant.
Mais là, je me rend compte que c’est fini avec lui.
Il n’y en aura pu d’autre moments privilégiés.
C’est atroce comme constat et comme douleur.
Je suis brisé.
Chaque première fois sont les plus difficile a vivre….c’est la que le temps s’arrête et tu replonge dans l’eau glacé de l’évènement….y’a pas cent milles manières de les vivrent malheureusement……un jour a la fois…
Merci pour vos partages. Il est compréhensible que les premières fois sans la personne décédée soient difficiles. Tout comme certaines dates significatives (les anniversaires, le temps des fêtes, etc.) peuvent également intensifier certaines émotions.
Graduellement, certaines personnes peuvent se remémorer les bons moments et se connecter à nouveau aux émotions plus positives associées à ces souvenirs. Cela peut permettre de prendre soin de ce qui est important pour vous et de cultiver votre lien intérieur avec la personne décédée. Certes, il faut se donner du temps et accepter que des journées soient plus éprouvantes.
@Pere_en_deuil, nous vous encourageons à réfléchir à la façon dont vous pouvez prendre soin de vous à travers cette période de l’année associée à de nombreux rituels.
Comme le dit @powder, c’est correct d’y aller un jour à la fois.
Ariane
Équipe de modération