Quand je pense à Noël qui s’en vient , ma gorge se serre , mon coeur qui débat , une boule dans le ventre , j’ai chaud , froid , mes larmes montent , je me sens seule …seule entourée…car il y a tout ce beau monde greffé autour de moi, non en réalité je ne suis pas seule , j’ai une belle vie malgré tout , des enfants en or , des personnes aimantes autour de moi …mais je suis seule , seule avec moi-même , seule et entourée…de ces personnes aimantes mais qui ne me parlent pas de ma souffrance , du manque terrible de mes proches disparus , à l’approche des fêtes ça fait d’autant plus mal , la plaie se rouvre à vif , du manque de ma mère même après 40 ans , du manque de mon frère après deux ans , presque 3…
Quand je pense aux fêtes, je repense à celles que j’ai passé avec eux , ma famille , mon ancrage , mes racines,mes souvenirs…il y a de beaux souvenirs précieux et que je garde comme un trésor , précieusement, il y en a de moins beaux , des tristes , déchirants , des souvenirs de mes êtres chers qui n’allaient pas bien,qui souffraient , en silence , que j’ai vu mourir à petit feu , dans ce temps de réjouissances où tout est supposé être beau, tout est supposé être amour…c’est pire quand rien ne va , que de se retrouver avec nos proches , qui vont si bien eux , la confrontation peut être fatale pour certaines personnes dans une grande souffrance…
En voyant mon frère si" éteint" à Noël ,si déconnecté du monde , maigre , l’ombre de lui-même, je me suis sentie cheap d’être heureuse, d’exister , de goûter au bonheur …un sentiment de culpabilité bien lourd à porter même bien avant qu’il passe à l’acte…
À l’approche des fêtes, cette année, jai décidé d’essayer de me choisir plus , de me faire plaisir, d’être à l’écoute de moi-même, autant dans la tristesse et grande noirceur que dans les moments de joies, de me permettre de vivre chaque émotions , de l’écouter , de la ressentir , de la laisser naître et vivre en-dedans de moi…Laisser monter mes joies comme mes peines , sans aucune culpabilité, c’est ce que je tenterai cette année,et de m’entourer des bonnes personnes,et de me retirer lorsque j’en aurai envie, afin de me laisser une place de choix dans mon coeur blessé.
Prendre soins de moi , pas facile mais réalisable , et aller chercher de l’aide au besoin…ça ne sera pas facile , prenez soins de vous , je vous souhaite un beau temps des fêtes malgré tout, entourez-vous d’amour et de lumière et parlez à vos personnes disparus
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Ah comme c’est bien décrit ce sentiment ambivalent de culpabilité de goûter à la vie alors qu’on aurait tant voulu « réparer » le mal-être de nos proches qui ont décidé de sauter le pas dans l’irréparable.
Vivre le moment présent, il me semble, parait la seule solution, mais en même temps si maigre pour parer à la souffrance qui nous habite. Il faut alors, comme les bouddhistes, la laisser nous envahir, et quand c’est trop, qu’elle soit là en filigrane, une musique de fonds irritante, mais qu’il nous faut, hélas, vivre.
Je souhaite bon courage et beaucoup d’amour, de merveilleux souvenirs, pour ce temps qui arrive.
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