Il y aura bientôt deux ans, le 25 mars, que tu nous as quittée.
J’ai fini d’écrire la dernière version de mon roman en ton honneur. Je me suis brûlée à l’écrire, et depuis, je ne sais donner du sens à mes écrits. Je ne pense qu’à toi, qu’à ce que tu m’aurais dit pour m’améliorer, qu’à la magnifique page couverture que tu aurais dessiné pour ce tome 1.
Nous avons grandi en ayant pour rêve d’être toutes les deux écrivaines, des auteures publiées. Je te sens me regarder de là-haut et me voir abattue plus le temps passe. J’aimerais tant que tu viennes de nouveau me voir en rêve. J’aimerais tant te dire que je t’aime et que je suis toujours là pour toi, malgré les mondes qui nous séparent désormais. Tu restes ma meilleure, ma première sœur cosmique, je continue de te chérir chaque jour.
J’ai du mal à vivre pour moi, à ne pas me sentir coupable de ne pas avoir vu les signes que tu n’allais pas. Ta mention de la théorie des cuillères auraient dû me mettre la puce à l’oreille.
Depuis ton départ, j’apprécie encore plus ce que tu aimais, comme si je voulais préserver ton identité à travers ma personne. Victor Hugo, ton écrivain préféré, a écrit: tu n’es plus là où tu étais, mais tu es partout là où je suis. Je te vois partout.
Deux ans déjà, ça se peut comme pas. Alors que je pense à toi et à ta courte vie, je vois la mienne me passer sous le nez. Je ne sais plus comment vivre, quel sens donner à ma vie. Ma difficulté à écrire m’empoisonne la vie parce que tout comme pour toi, je sais que je ne peux pas vivre sans. Ça m’est vital.
Je me sens en mode survie à tous les jours. Je me demande sans cesse pourquoi est-ce toi qui est partie et non pas moi. Je fonçais dans un mur, tu étais en train de prendre ton vol vers l’indépendance. Tu allais bientôt avoir ton chez toi et tu m’y avais déjà invité pour des séances d’écriture en duo!
Deux ans et pourtant c’est comme si c’était hier. Je revis la journée de ton décès plus la date d’anniversaire approche.
Je t’aime tellement, si tu savais! Ma sœur, ma meilleure amie pour toujours…
Dans mon entourage, j’ai l’impression que j’en fais tout un cas de ton décès, et…c’est le cas, cibole! Mes parents réduisent mon chagrin comme si ce que je vis depuis ton trépas était une crise. J’ai l’impression de déranger; on me dit qu’avec le temps, ça va aller mieux. J’ai écouté Les Bracelets Rouges récemment (la saison 3 et dernière) et le deuil de Justin me rejoint complètement.
Je me sens coupable d’oublier des choses à ton sujet, d’être heureuse quand je vis quelque chose de beau, je vis mes émotions seule, je pleure une fois dans mon lit…
Je ne sais pas qui je suis sans toi, ma sœur. Je pense qu’une grosse partie de moi a laissé s’envoler ses rêves quand tu es partie. Je n’y arrive plus. Je voudrais juste que tout s’arrête dans ma tête, le vide dans ma poitrine, la douleur d’exister sans ta présence.
Je t’aime!