Jeudi j’ai aidé une amie atteinte de la sclérose en plaque en l’accompagnant au train qu’elle prenait pour la première fois avec sa maladie.
Ça m’a fait du bien de l’aider, de l’amener en auto, de lui offrir un café en attendant l’embarquement, et d’aller chercher le personnel de via rail pour qu’ils puissent l’aider dans le train.
Après son départ, en sortant de la gare, j’ai rencontré par hasard dans une file d’attente d’anciens collègues de mon ancien emploi.
Après les salutations et les condoléances de leur part, il partait en voyage, je me suis dirigé vers mon auto et en rentrant j’ai fondu en larmes.
J’ai comme senti que malgré le décès de mon fils et la perte innommable, la vie continuait, que je devais continué à vivre ma vie dans la réalité.
J’aime aider, j’aime les voyages, et ce que j’aime n’a pas changé parce que mon fils n’est plus là.
La réalité m’a rattrapé, je n’ai plus l’impression de vivre dans un monde parallèle. Ça fait mal, vraiment mal cet atterrissage dans la réalité et en même temps ça fait du bien.
Bonjour, tellement vrai…
Des mois après l’événement, je me suis réveillée un matin avec un sentiment de stupéfaction.
J’étais stupéfaite, et c’est vraiment le bon mot pour moi, de réaliser que, malgré la perte, mon coeur battait encore, que mon corps absorbait le choc violent de la perte. Je ne croyais pas ça possible avant ce matin là.
Tranquillement, je retrouve mes repères: retrouver la faim, ressentir le sommeil, la joie même toute petite… Je m’aperçois que même dans la douleur, on peut retrouver certains repères, et ça, c’est une victoire.
Dans la noirceur traversé des derniers mois, je me suis beaucoup ennuyée de moi, c’est à dire, de ma légèreté, ma bonne humeur… Je les retrouve peu a peu. Ca me fait du bien et ça me rassure aussi…
J’ignore tout de la suite… Tout est si différent et semblable à la fois maintenant… Mais, c’est bon de penser tout en soi n’a pas été emporté par la perte et que dans ce chemin, on s’y trouve/retrouve
De tout cœur avec vous