Retour au travail, comment faire?

Bonjour, je devrai retourner au travail dans les prochaines semaines. Ce retour au travail me fait peur. J’aimerais savoir comment vous l’avez traversé et ce qui vous a aidé dans votre retour au travail.
Je retourne au travail en étant endeuillée et encore meurtrie par la perte. Mon travail est au public et même si je suis une grande travailleuse et que je connais bien mon métier, je ne trouve pas évident d’y retourner. J’aimerais savoir quoi faire en période plus difficile à gérer émotionnellement. Comment faire face à ceux qui ne comprendront pas l’étendue de ce que c’est, un deuil par suicide. Merci :heartpulse:

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@Jo80 , un retour au travail peut représenter une source d’incertitudes et de possible stress pour certaines personnes endeuillées. L’important est de s’écouter et d’y aller à son rythme. Notamment, certaines personnes trouvent aidant de tenter de percevoir ce retour comme un nouveau chemin et d’éviter autant que possible les comparaisons avec ‹ ‹ l’avant › ›. La réalité sans la personne décédée est différente et peut avoir donné place à des valeurs ou des priorités différentes dans votre vie. En vous accordant le droit de vivre autant des bonnes journées que des jours moins faciles, incluant des fluctuations en concentration ou en énergie, vous prenez soin de vous comme personne endeuillée. Tous ces ressentis sont valides et normaux pour quiconque retourne au travail après une pause, et il peut être aidant de se rappeler que les montagnes russes d’émotions ne diminuent aucunement votre valeur en tant que personne, professionnellement comme personnellement.

Nous vous invitons également à consulter ce sujet sur suicide.ca, à propos des bienfaits de laisser placer à de possibles nouvelles valeurs et priorités, en cliquant ici.

Pratiquer l’autocompassion est également lié aux relations avec les collègues de travail. En effet, même s’il est possible qu’ils ne comprennent peut-être pas tous l’ampleur de votre deuil, ils peuvent certainement respecter vos limites si vous les communiquez honnêtement, dans la bienveillance et la douceur. Pour lire davantage sur le sujet, vous pouvez cliquer sur le mot en bleu ici.

Nous sommes avec vous en pensée et vous souhaitons de continuer à prendre soin de vous, en vous rappelant également de laisser de la place dans votre quotidien pour la douceur et les choses que vous aimez, même en retournant au travail. Le coeur guérit mieux quand le cerveau peut bénéficier d’une pause de temps à autre.

Stéphanie :purple_heart:
Équipe de modération

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Moi aussi je dois retourner au travail.
Tout est différent maintenant.

Apprendre à dire et ne pas dire. Se respecter sans s’isoler.

Les collègues, les clients ne vivent pas les mêmes douleurs, mais certains vous le sentirez feront preuve d’empathie, d’écoute, de compréhension.

C’est mon 2 eme deuil par suicide, mon frère il y a 30 ans et ma femme il y a quelques semaines.

Je dois aller travailler la semaine prochaine, mais je ne suis plus le même.

Je vis ce 2eme deuil, 100 fois pire que le premier.

Mais si je me rappelle bien de ce que j’ai déjà vécu, quand on retourne au travail il faudrait, je dis bien il faudrait :

Respecter ses limites, sentir quand on va exploser et s’éloigner.

Apprendre tranquillement à interagir avec des personnes qui vivent une autre réalité, qui sont heureux, qui veulent rire, qui ne connaissent pas votre parcours, c’est notre réalité pour un bon moment.

Prendre la pitié comme de la gentillesse mal exprimée.

Et ceux qui ont des réponses et des solutions à tout, il faut mieux les ignorer.

Laissez vos collègues ou vos clients vous raconter leur vécu, vous allez vite vous rendre compte que vous n’êtes pas seule.

Se respecter et garder espoir.

Dans la théorie ça marche, dans la réalité c’est bien plus difficile.
Courage.

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Merci Aube :heartpulse:
Je suis très sensible à ce que vous traverser, retraverser… ça me touche beaucoup…

Je nous trouve, les endeuillés par suicide, d’une force et d’un courage innimaginable…

Je vous remercie de votre mot. Je le garderai bien précieusement avec moi dans cette étape.

Je vous envoies mes plus belles pensées et toute ma compréhension :heartpulse:.

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Merci Jo80,
Bon courage à vous aussi.
N’hésitez pas à partager ce que vous vivez avec d’autres personnes qui vivent de proche le deuil par suicide.
Nous sommes capable de nous comprendre car nous vivons presque les mêmes douleurs.
Vous n’êtes pas seul.
Du fond du cœur.

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Cette semaine a débuté mon retour progressif au travail.
J’étais très nerveuse et remplie d’incertitudes…
De mes collègues et patrons, j’ai reçu tant d’accueil et de soutien :heartpulse:

La glace est brisée. Ouf! Et je suis reconnaissante.
Pour le moment, je suis très lente, fatiguée, mêlée… ça ne me ressemble pas, du moins pas avant la perte. Mais depuis la perte, c’est une progression. Entre la Tornade vécue et être lente, fatiguée, isolée et mêlée, c’est une énorme progression.

En me rendant au travail, je lui ait répété: « Ce n’est pas parce que je m’en vais travailler que je t’oublie. C’est comme quand on se parlait un peu plus tard à ma pause ou après le travail. Je t’aime et je pense à toi même quand je travaille. C’est pareil comme avant, rien n’a changé. » Je me sens si mal de m’autoriser à continuer… et en même temps sans que je comprenne pourquoi, je sens en moi le besoin de poursuivre mon travail. Cette sphère faisait partie de moi et je crois que je tente de ramasser les petits bouts de moi pour poursuivre, même s’ils sont amochés et plus ou moins fonctionnel…

Je suis intervenante de profession. J’ai pensé m’arrêter, mais pour le moment je continue. J’ignore comment ça ira… c’est un lot d’incertitudes…

Japprivoise le monde du travail en étant endeuillée et effectivement, c’est notre réalité pour un bout… Jai pleuré en travaillant, mais j’ai réussi à faire 2 jours complets. J’ai réussi.

Certains collègues mont raconté leurs deuils à eux : un frère, un neveu, un fils… Mon Dieu ! Nous transportons tant de choses, tant de choses en nous…

Voilà
De tout cœur avec vous :heartpulse:

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Je retourne au travail mardi prochain.
J’ai peur de la réaction des gens, de leurs questions et de leurs jugements.
J’ai besoin de retrouver un semblant de routine et d’action et mon emploi va m’amener ça.
Par contre, ça fait seulement 6 semaines que mon fils est décédé et les gens autour de moi semble surpris de ma décision de retourner au travail. Comme si je devrais être incapable de travailler et encore dans un état de profonde dépression…
Je suis triste mais pas tout le temps.
Je suis fatigué mais pas tout le temps.
J’ai retrouvé tout mes moyens comme la concentration.
Je ne suis pas en crise.
J’ai des moments de profonde peine mais pas en publique.
Je suis maintenant capable de parler de mon fils sans pleurer.
Je retourne au travail mardi, est ce trop vite?

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Bonjour,
Le retour au travail est un moment stressant, enfin pour moi ça la été.

Je suis retourné travailler après un mois.

Les premiers regards, les premières accolades, les premiers mots de sympathies, la vie des autres qui continue et nous les endeuillés, les écorchés, les survivants nous tentons de redonner un sens à la vie, à cette nouvelle vie.
Il n’y a pas de recette pour continuer malgré ce qui c’est passé.
Vous n’êtes pas obligé de vivre de la souffrance en permanence, vous avez le droit de sourire et même de rire.

Vous n’oublierez jamais.

Ce retour au travail est une étape, il faudra apprendre à mettre ses limites, à laisser les choses évoluer.
On ne veut pas en parler avec tout le monde, n’y tout les jours, mais on peut aussi être surpris de l’écoute et du vécus de certains collègues ou clients.

Vous pouvez aussi demander un peu de flexibilité dans votre travail pour les moments où ça irait moins bien.

Il y a des jours ou je ne peux pas travailler ou moins travailler car ça ne va pas. Alors je me place avant tout le reste de la planète et j’appelle pour dire que je ne travaillerai pas. C’est important de respecter ses limites un jours à la fois.

Bon courage pour la semaine prochaine.
Vos collègues seront parfois maladroits mais soyez tolérant dans la mesure de vos limites.

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Pour ma part, j’ai eu les mêmes peurs que vous en retournant au travail. Les mêmes!
De mes lectures, j’ai remarqué que les endeuillés par suicide prennent des temps différents avant de retourner au travail. Certains y retournent après quelques ou plusieurs mois, certains prennent quelques jours ou pas du tout. C’est très différent d’un endeuillé à l’autre.
Peut-être que notre travail rempli une fonction. Peut-il servir « d’exutoire », de « focus à avancer », de répit/pause de la souffrance?
Je pense qu’au moment de la perte, s’enclenche un processus de guérison. Et que ce processus suit son cours, indépendamment de ce que l’on fait de sa journée et de où on se trouve.
Je vous souhaite le meilleur des retours au travail.
Redonnez-nous des nouvelles de ce retour si vous le souhaitez. On se sert les coudes :blush:.
De tout cœur avec vous :heartpulse:

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Merci pour vos réponses et de votre soutient, ça m’aide à mieux gérer tout ça.

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Message à mes collègues

Retour au travail hier.
La glace est brisée, c’est une autre étape de franchie dans le retour à une vie « normale ».
Dans les prochains jours, vous allez me voir dans des états émotionnels différents: Triste, neutre, fâché, pensif, expressif, renfermé, les larmes aux yeux, fatigué, souriants… nous allons rires et pleurer ensemble.
Ne vous en faites pas, c’est normale et cela fait partie des étapes de deuil.
L’expression des sentiments n’est pas une faiblesse mais le contraire. Cela démontre du courage de continuer et aussi que la guérison se fait.
Merci d’être là, on est tous humains, je vous aime :heart:.

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Bonjour,

Nous les endeuillés du suicide sommes tous différents. Pour ma part j’ai repris le travail selon mes capacités mentales dans les 2 semaines suivant le suicide de mon époux. Ça peut sembler rapide mais cela m’a permise de «focuser» sur autre chose et cela m’a permise d’avancer et de ne pas stagner à me remémorer constamment le jour de son décès. C’est certain que je ne pouvais faire des semaines complètes et que ma concentration et ma vitesse d’exécution étaient au ralenties. N’ayez pas peur de la réactions de vos collègues de travail, vous verrez qu’ils sont humains et compatissants à ce que vous vivez, écoutez vous et retournez y à votre rythme.
Bon retour au travail.

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Le retour a été mieux que j’anticipais. La première journée, le premier collègue m’a pleurer dans les bras et le deuxième j’ai pleuré sur son épaule. Ça été ce qui a brisé la glace.
La deuxième journée, aujourd’hui, j’ai été accueillie par deux collègues qui m’ont pris dans leur bras et étaient contente de me revoir. C’était réciproque évidemment. On a jaser de ma situation et du travail et tout c’est bien passé.
Mon retour à la maison a été difficile, j’ai dû arrêter 2 fois sur mon trajet pour pleurer et crier en écoutant de la musique….
Est ce qu’un jour ça arrête de faire mal en dedans?

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J’ai fait ma 4eme journée au travail hier. Je suis en progressif. De mon côté, je remarque que je suis très fatiguée après une journée de travail (ce qui n’était pas le cas avant la perte).

Depuis mon retour, j’ai eu un « creux de vague » de 8 jours. 8 jours, c’est long… Je suis toujours en recherche de stratégies pour prendre du mieux, mais je ne peux pas forcer le processus, je ne peux pas extirper la douleur pour m’en libérer d’un coup. Je l’ai compris. Lorsque que j’ai une bouffée d’air, je peux voir de légères améliorations. Je peux observer mon processus et ses changements.

Elle est très dure à vivre cette réalité! Je la vis comme une « dépossession » de mon état qui était léger, heureux et stable. Puis dune « repossession » lente et ardue d’un état qui dégradé et diminué par la perte. Des fois je me dis « ça va aller, je vais y arriver ça va le faire » et des fois je me dis « j’y arriverai pas, quand est-ce que cette douleur va s’arrêter, à quand mon prochain répit, comment est-ce que je vais faire pour aller porter ma fille ã son cours de danse? »

Mon amélioration de ce mois-ci, c’est le retour au travail. C’est majeur!!! Par contre, je vois bien que cette étape est costaude pour moi. J’y vais vraiment une journée à la fois, parce que c’est tout ce que je peux donner pour le moment. Et des fois, c’est une heure, une minute a la fois. J’essaie de tenir le coup. Il m’est arrivé a quelques reprises de me sentir tellement mal sur le trajet du travail, que j’ai pensé revirer de bord… Et angoisser, pleurer dans l’auto : que oui ça m’arrive!!!

Ce que je remarque de moi, c’est que malgré que je crois que je n’y arriverai pas, je finis toujours par y arriver. Pour l’instant c’est jamais de façon optimale, mais ça le fait quand même… Je me dis qu’en moi, ya tout un système interne qui travaille fort, sans relâche et qui lutte pour sa guérison, sa survie. C’est énorme ce que nous traversons!!! Je vais préparer mon « plan de bienveillance » demain. J’ai vu ça passer. Peut-être que ça m’aidera.

De tout :heartpulse: avec vous

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Voilà, la glace est brisée pour votre retour au travail. Bravo et félicitations à vous, vous avez franchi un grande étape stressante mais oh combien positive tout de même selon la lecture de votre description de votre retour. Allez-y maintenant à votre rythme, écoutez vos limitations psychologiques et prenez le temps de vous reposer afin de pouvoir continuer à y retourner demain et le surlendemain… Oui vous aurez à surmonter des tsunamis émotionnels, en tout moment opportun ou inopportun, les cris et les larmes ainsi que l’incompréhension du geste de votre fils peuvent vous assaillir en tout moment. Apprenez à accueillir ces moments de grandes tristesses comme des tremplins vers une libération émotionnelle. Je m’explique, après tout épisode de ‹ ‹ grande braille › › vient un sentiment de libération et de relaxation, suffit juste de ne pas refouler et de laisser les émotions sortir. Ce processus fera en sorte que oui un jour le ‹ ‹ mal en dedans › › tel vous l’avez décrit dans votre témoignage deviendra moins vif au fur et à mesure que vous laisserez vos larmes, vos lamentations, votre colère et votre incompréhension s’exprimer librement. Continuez à exprimer vos états d’âmes sur ce forum également, d’autres participants soit en bénéficient ou sont passés par le même chemin que vous, ensemble en échangeant l’on s’épanouira vers un meilleur bien être.

Bonne journée et un jour à la fois vers le chemin du rétablissement. :heartpulse:

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Il est difficile de revenir à la normalité de la vie quotidienne incluant le monde du travail après ce que nous vivons nous, les endeuillés du suicide. C’est une montagne abrupte à gravir un pas à la fois. Il est normal que nous soyons si fatigué à la fin d’une journée de travail, l’on manque de concentration et par moment l’on ‹ ‹ manque d’air › › et avons besoins d’une bonbonne d’oxygène pour gravir le prochain échelon… L’important c’est d’y aller à notre nouveau rythme et de s’arrêter lorsque nécessaire afin de reprendre notre souffle. Il est normal de sentir des vagues émotionnelles synchronisée en boucle qui reviennent nous assaillir à tout moment, ces vagues seront moins fortes au fur et à mesure que votre deuil se déroulera, du moins pour moi ce fut le cas. L’on possède en nous une force exceptionnelle qui malgré la douleur de ce deuil que nous vivons, la perte d’un être si cher à nous, nous trouvons la force de continuer jour après jour. J’ose croire que les disparus nous infuse d’une manière ou une autre, ce sérum de force et positivisme afin que nous puissions continuer notre chemin vers la guérison de notre âme.

Bonne continuité vers le mieux être :heartpulse:

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Vos mots me font vraiment du bien car reflète ce que je vis.
Merci de prendre le temps d’écrire et de votre soutient. :heart:

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Merci énormément, ça m’est très aidant et je l’apprécie beaucoup. Ça me donne aussi de l’espoir.
Merci énormément :pray:

Pour la 5eme journée de travail, j’ai fait une crise de panique/pleurs au bureau… au bureau!!! Bon sang, j’aurais pu m’en passer…
Quand vous écrivez « moment innoportun », en voilà un :pensive:
Cette situation me fait prendre du recul, me centre et me fait explorer mes besoins actuels. Je suis à réfléchir à des stratégies…
Le monde extérieur va vite et je crois que jai besoin de temps pour me synchroniser. J’ai l’impression que depuis le deuil, mon regard s’est transformé, tout m’est semblable et très différent à la fois … C’est un apprentissage demandant …

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Il y a des jours où ça va mieux que d’autres.
Le retour au travail est important pour retrouver un semblant de normalité.
Mais il faut bien admettre que c’est parfois difficile.
La concentration, le manque d’énergie et parfois une remarque, un petit quelque chose et c’est la grande tristesse incontrôlable.
Il faut être doux avec soi même, accepter que pour le moment on n’est pas apte à prendre la même charge de travail.
Accepter aussi les remarques des autres paraissent parfois si futiles.
Notre vie est bien différente de celle des gents heureux en tout cas en ce moment.
Cela fait déjà 2 mois que ma femme s’est suicidée, cela me semble tellement long et proche à la fois.
Elle me manque tellement aujourd’hui.

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